Artiste incontournable du Québec, Marcelle Ferron se distingue par la sensibilité qu’elle arrive à introduire dans ses œuvres. Sa peinture témoigne d’une grande liberté dans le geste et dans le choix des couleurs. C’est d’ailleurs ce qui caractérise sa production : la vivacité et l’intensité des couleurs. En 1948, elle cosigne avec 15 de ces compatriotes automatistes le Manifeste de Refus Global. Elle quitte ensuite pour la France où elle enrichit sa démarche artistique et y vit pendant plus de dix ans. Explorant la lumière et la trace laissée par le geste sur la toile, Ferron créée des compositions presque tridimensionnelles tellement les empâtements sont visibles. Toujours en France, elle poursuit son exploration de la lumière en s’initiant au vitrail. À son retour, elle devient l’une des premières artistes à participer à la politique d’art public du Québec, adoptée en 1961. Elle a d’ailleurs créé le vitrail de l’ de la station Champ-de-Mars du métro de Montréal, en 1968.

La peinture automatiste se veut spontanée. Elle est liée à l’individu qui la pratique, à ses émotions et ses perceptions. Aucun plan n’est fait, mais tout au long de l’exécution, l’artiste tente de respecter une certaine cohérence, une unité. Cette œuvre, comme son nom l’indique, fait partie de la série des « Retours d’Italie ». On remarque bien la texture laissée par le travail à la spatule et la peinture qui s’accumule en petites formes abstraites rappelant des vagues. À travers les couleurs vives, on aperçoit des contrastes (couleurs chaudes et froides, primaires et secondaires). Ceux-ci mettent en relief certains points de l’œuvre, dirigeant notre regard vers le centre. Cette œuvre illustre bien la recherche de liberté de Marcelle Ferron, tout en soulignant la précision dans ses choix de couleurs et l’énergie dans son geste.