Harry Mayerovitch
Front intérieur
- Date de production
- 1940
- Technique d'expression
- Huile sur panneau de fibre de bois
- Dimensions
- 54 x 91,3 cm
Montréal, 1910 - Montréal, 2004
Harry Mayerovitch, de son surnom Mayo, s’intéresse au genre humain et son interaction avec le monde. Selon l’artiste, c’est l’art qui lui permet de connaître ce monde et de l’analyser afin d’en tirer des conclusions. Il ne croit pas en l’art pour l’art. Pour lui, l’expression artistique est une manière de partager avec les spectateurs des émotions, des sentiments et des aspirations. Ses œuvres traduisent ses questionnements existentiels et sociaux. Inspiré entre autres par l’artiste mexicain Diego Rivera, il conçoit, pour l’Office national du film du Canada, les affiches d’une série de courts-métrages En avant Canada. Visant à valoriser les réalisations canadiennes sur la scène internationale, ces affiches de films de propagande de la Deuxième Guerre mondiale sont, encore aujourd’hui, ses œuvres les plus connues. Peintre, architecte, caricaturiste, poète, auteur, Mayerovitch est, sans contredit, un des artistes canadiens les plus accomplis.
À propos de Front intérieurC’est ce tableau qui fait connaître Harry Mayerovitch. Peint en 1940 au début de la Deuxième Guerre mondiale, il sera exposé au Musée des beaux-arts de Montréal. Encensé par un critique d’art du journal d’Ottawa, il obtient grâce à cette publication un emploi de directeur artistique à l’Office national du film du Canada. Dans cette œuvre, Mayerovitch illustre l’opposition entre les réalités de la guerre et la réaction passive des pays privilégiés comme le Canada. Malgré le fait que le pays ait déjà fait face à la guerre, l’artiste remarque une insensibilité face aux dangers réels qui menacent l’Europe. La composition du tableau juxtapose plusieurs espace-temps, présentant côte à côte les soldats, les réfugiés et les manifestations d’indifférence : un obèse et son festin, des gens privilégiés buvant du thé en écoutant de la poésie, un homme qui spécule en bourse ; personne ne semble préoccupé par ce qui l’entoure. Et ironie suprême, même le peintre reste occupé à son art.