Après un passage mouvementé de trois ans à l’École des beaux-arts de Montréal, Mimi Parent est expulsée pour indiscipline en 1947. Loin de mettre fin à une possible carrière artistique, l’ambassade de France à Ottawa lui offre alors une bourse d’études. Elle part donc en 1948 parfaire son apprentissage avec son mari, Jean Benoît, lui aussi artiste. Elle y rencontre André Breton, écrivain et penseur français ainsi que fondateur du groupe surréaliste, et participe aux activités de ce mouvement. Cette association, pour qui la création doit se libérer de la raison et de la logique et s’approcher de l’imaginaire et de l’instinct, teinte son art jusqu’à la fin. En pleine force de l’âge, Mimi Parent produit plusieurs tableaux-objets, dont des boîtes peintes dans lesquelles différents éléments sont mis en scène. Ces œuvres curieuses et fascinantes rappellent l’étrangeté du monde du rêve.

Cet autoportrait de Mimi Parent est une œuvre de jeunesse, peinte alors qu’elle étudie à l’École des beaux-arts de Montréal avec comme professeur nul autre qu’Alfred Pellan. L’éclat des couleurs est une caractéristique qui persistera dans ses toiles. La multiplication des motifs ajoute à la vivacité de la composition. La présence du chat n’est pas banale dans ce tableau puisque Parent se fait un devoir quotidien de nourrir les chats errants de son voisinage. Autoportrait au chat est une œuvre délicate et intime.