Originaire de Vancouver, Manon De Pauw est une artiste pluridisciplinaire accomplie. Elle explore par son travail autant la photographie, la vidéo, que la performance qu’elle combine parfois afin de construire des œuvres installatives. Reconnue pour ses expérimentations avec la lumière, De Pauw s’intéresse à la fabrication des images et aux dispositifs permettant de les partager. Son intérêt pour l’univers de la danse transparaît aussi à travers sa production. Ses œuvres ont été diffusées entre autres à Montréal, à Paris et à Mexico, autant dans des galeries et musées que dans des festivals de films sur l’art. En plus de son travail solo, elle participe à l’occasion à des performances collectives en compagnie de musiciens ou de danseurs. En 2011, Manon De Pauw est finaliste pour le Québec du prestigieux prix Sobey pour les arts et lauréate d’un prix du Conseil des arts du Canada en 2012.

L’œuvre Paperwork est une installation vidéo où le jeu et le travail s’entremêlent. Dans cette œuvre, l’image d’un corps de femme est projetée sur un sol jonché de vraies feuilles de papier. Quelques repères indiquent que la scène se déroule au bureau : une chaise, un clavier, le contenu des documents (colonnes de chiffres, liste de noms, photocopies). On peut voir l’artiste se déplacer lentement, glissant sur les feuilles, prenant diverses poses inspirées de la danse, que l’artiste pratique aussi. Puisque l’installation comporte un aspect sonore, on entend le bruissement du papier. Son œuvre est remplie d’opposition : le travail et la rêverie, le mouvement et l’inertie, l’ordre et le chaos. Dans ce qu’on pourrait appeler un autoportrait vidéo, De Pauw fait aussi référence à un monde exigeant où l’artiste doit répondre à des obligations administratives tout en tentant de rester spontanée et créative.