Fernand Leduc est une figure importante de l’art contemporain au Québec. Il s’est entre autres associé à un groupe de plusieurs artistes rebelles, les Automatistes, parmi lesquels figuraient Paul-Émile Borduas et Jean-Paul Riopelle. Leduc s’intéresse à la couleur tout au long de sa carrière et excelle dans l’exploration des contrastes entre les couleurs, particulièrement entre le chaud et le froid. Il explore d’abord en explorant la géométrie, puis en produisant des toiles monochromes. Ses monochromies se veulent toutefois des paysages, construits par des ensembles d’éléments colorés de fines nuances qui se détachent d’un fond translucide. Ce sont des toiles contemplatives qui invitent le spectateur à s’arrêter à méditer ou à laisser son esprit vagabonder librement.

Cette œuvre de Leduc est une œuvre déterminante pour l’abstraction géométrique au Canada. Cette forme d’expression visuelle non figurative s’exprime par les formes géométriques, les droites et les couleurs. Parmi les maîtres de cette forme, on retrouve entre autres Kandinsky et Mondrian. L’Alpiniste s’inscrit dans ce mouvement et bouscule les habitudes visuelles des spectateurs. L’organisation de ce tableau par juxtaposition de polygones et par son format vertical crée un effet d’élévation, dirigeant l’œil vers le haut.