Geneviève Cadieux
Mind
- Date de production
- 2004-2005
- Technique d'expression
- Épreuve à développement chromogène, 1/2
- Dimensions
- 182,9 x 431,8 cm
Née à Montréal en 1955
L’artiste Geneviève Cadieux est une référence dans le domaine de la photographie au Canada. Un grand pan de sa pratique est caractérisé par l’utilisation de plans larges et de procédés s’apparentant aux techniques utilisées en cinéma. À travers ses œuvres, Cadieux s’intéresse particulièrement au corps humain qu’elle explore à la manière d’un paysage en présentant des parties ciblées, en très gros plan. En plus de la photographie, cette artiste visuelle explore également le son, la vidéo et l’installation. Plaçant l’humain au centre de ses préoccupations, elle fouille des thèmes tels que le désir, la souffrance, l’angoisse et les conflits. Au cours de sa carrière, Geneviève Cadieux participe à de nombreuses expositions individuelles et collectives à travers le monde, notamment à Sydney, à São Paulo, à Genève et à New York. Bachelière en arts visuels à l’Université d’Ottawa, elle reçoit un Prix du Gouverneur général du Canada en arts visuels et en arts médiatiques en 2011 ainsi que le prestigieux prix Paul-Émile Borduas 2018, deux prix couronnant l’ensemble de la carrière d’un artiste ou d’un artisan. Elle a représenté le Canada lors de la prestigieuse Biennale de Venise en 1990.
Mind est un collage de deux images suggérant un corps, celui de la photographe, pris dans ses déplacements et livré au passage du temps. Les deux images sont juxtaposées et présentées dans le même cadre. Ces paysages se fondent presque ensemble dans le bas au milieu de la neige et vers le haut, dans le ciel. Il s’agit de photographies d’îles situées au milieu du fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Trois-Pistoles, dans la région du Bas-Saint-Laurent. La première image, celle de gauche, nous révèle une île figée dans la glace. La deuxième photographie, prise dans un angle paraissant identique, laisse percevoir une deuxième île, invisible sur la première prise. L’artiste rend délibérément visible la coupure entre les deux images, telle une cicatrice au milieu d’un tableau. Il y a donc eu un léger déplacement, une rencontre qui invite dans un nouvel espace-temps dans lequel se dévoile un « l’intrus ». Cette œuvre évoque le temps, son rapport avec la photographie et avec la perception qu’a le regard sur un lieu, un paysage, une image.