Caroline Monnet est une cinéaste et une artiste visuelle originaire de Gatineau, dont la pratique se développe autour des médiums tels que la vidéo, la sculpture et l’installation. Ayant des origines algonquines par sa mère, Monnet explore fréquemment des thèmes liés à l’histoire des premières nations, mettant ainsi en lumière l’identité et la mémoire de ces communautés. Elle met à profit sa double identité, Anichinabée et Française pour s’interroger sur les injustices et les conséquences du colonialisme sur les premiers peuples. À travers ses œuvres, Monnet utilise les motifs, mélange les formes d’expression et cherche à créer une réaction sensorielle et émotionnelle chez le regardeur. Celles-ci ont été vues et exposées aux quatre coins du globe et font aujourd’hui partie de collections de plusieurs grands musées notamment à Toronto et à New York. Parallèlement, ses films ont aussi beaucoup voyagé. Ils ont été projetés entre autres au Toronto International Film Festival (TIFF), à la Berlinale, et au prestigieux Sundance Film Festival. Par son travail, Caroline Monnet cherche à dépasser les clichés artistiques dans lesquels est parfois enfermé l’art autochtone.

L’œuvre Anne est tirée de la série Tipi moderne, une série de tableaux abstraits composés de lignes dynamiques traversant les toiles dans tous les sens, tels des éclairs vifs et colorés. Chaque ligne est elle-même ornementée de motifs triangulaires dans une riche palette de couleurs. Ces lignes horizontales, verticales et obliques font bien sûr référence aux perches en bois que l’on recouvre de peau d’animaux afin de bâtir cette habitation facilement démontable et transportable. Les éclats de roses et de jaunes fluorescents dispersés ici et là ajoutent une touche rétro aux œuvres. À travers cette série de peintures, Monnet tente d’aborder certains aspects de sa personnalité, tout en mettant en lumière le rôle du tipi dans la société moderne. Il est aujourd’hui un des symboles de solidarité et de résistance des autochtones d’Amérique, malgré qu’il ne soit réellement lié qu’aux communautés migrantes des grandes plaines. Ces compositions géométriques abstraites cherchent à présenter autrement ce symbole associé à l’identité autochtone et, par le fait même, à imager la signification de l’expression « être chez soi » ; deux préoccupations très présentes chez Caroline Monnet.