Dominique Blain
Bamiyan
- Date de production
- 2013
- Technique d'expression
- Épreuve numérique imprimée au jet d'encre, 3/5
- Dimensions
- 110 x 114 cm
Née à Montréal en 1957
Dominique Blain est une artiste dont la pratique est reconnue et saluée dans le monde de l’art contemporain. Politisée, cette artiste visuelle s’intéresse entre autres aux guerres, aux inégalités et aux rapports de pouvoir. Sa production se veut une critique et une réflexion autour de certains thèmes sociaux universels tels que le racisme, les droits de l’homme ou la liberté d’expression. Ses œuvres fréquemment inspirées d’images d’archives qu’elle modifie, sont exposées sur tous les continents et plusieurs rétrospectives lui ont déjà été consacrées. À travers ses créations, Dominique Blain nous rappelle que nous sommes privilégiés d’observer certaines réalités dérangeantes de l’extérieur, à distance, et que cette position de spectateur influence la perception que nous avons du réel. Parallèlement, l’artiste cherche à porter l’attention du regardeur sur des situations sociopolitiques souvent oubliées. La production de Blain compte aussi plusieurs œuvres d’art public, telles qu’Aura au plafond du Théâtre du Nouveau Monde et Origami sur les murs du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, tous deux à Montréal. Elle est récipiendaire du prix Paul-Émile Borduas 2014, la plus haute distinction en arts visuels au Québec.
La vallée de Bamiyan est un site classé patrimoine mondial de l’UNESCO, un lieu ayant une valeur exceptionnelle et universelle. Situé en Afghanistan, c’est à cet endroit que des membres des Talibans, un mouvement islamique radical, ont détruit deux statues de Bouddha en 2001. Dans son montage photographique, Dominique Blain a remplacé les bouddhas encastrés dans la falaise par une femme en burka. En y plaçant cette femme, elle la présente comme victime elle aussi des Talibans, un régime qui a encore de grands impacts sur cette région du monde. L’artiste évoque les répercussions des idéaux religieux intransigeants. Elle rappelle que même si beaucoup d’attention fut mise sur la destruction de deux statues, c’est toute une collectivité qui a fait les frais de cette violence. Cette réflexion sur l’identité et l’autorité démontre que la position d’un sujet, d’une image dans un espace précis influence le propos de l’œuvre et, par le fait même, la perception du spectateur.