Jean Paul Lemieux
Autoportrait
- Date de production
- 1974
- Technique d'expression
- Huile sur toile
- Dimensions
- 167 x 79 cm
Québec, 1904 - Québec, 1990
Jean Paul Lemieux développe son talent artistique dans sa jeune vingtaine. Il s’inscrit à l’École des Beaux-Arts de Montréal à l’âge de 22 ans et étudie au côté d’autres peintres ayant laissé leur trace dans l’histoire de l’art québécois : Louis Muhlstock, Jori Smith et Paul-Émile Borduas entre autres. Il approfondit ses connaissances lors de voyages en France et aux États-Unis et revient au Québec terminer les études qu’il a laissées derrière. Dès lors, il est à la fois peintre, professeur et critique d’art. Il produit des œuvres de tous genres : portrait, scènes religieuses et scène de genre, mais c’est le paysage qui occupera la plus grande place dans sa production. Contrairement à certains de ses compatriotes au début des années 40, Lemieux refuse de s’engager dans l’abstraction, bien que ses paysages soient parfois presque minimalistes. Jusqu’à la fin, il crée des œuvres figuratives qui racontent le Québec de son époque, sans jamais être dépourvues d’un brin d’humour.
Un autoportrait est un portrait que l’on fait de soi-même. Dans cette œuvre cependant, trois personnages sont représentés sur la toile. Il s’agit en fait du peintre lui-même à trois âges différents, trois moments de sa vie : son enfance, sa jeunesse et l’âge qu’il avait lors de la création du tableau, 70 ans. Les figures humaines ne sont pas très détaillées ; elles sont simplifiées, les corps sont même parfois coupés. Ils sont disposés dans le tableau de manière à faire voyager le regard. Le premier personnage se retrouve au bas de l’œuvre, tout au centre. Le deuxième occupe l’extrémité gauche et le visage du troisième se tient un peu plus haut. À cette hauteur sur la toile, notre regard se pose sur deux tableaux. Il s’agit de deux paysages très célèbres de Lemieux : Le visiteur du soir et Le cavalier dans la neige. On peut noter la grande présence du blanc dans ce tableau, une couleur qui revient beaucoup dans le travail de ce peintre. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu le surnom du peintre des « grands espaces blancs ».